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7 avril 2009 2 07 /04 /avril /2009 18:12
La chaîne de télévision Walf Tv a été victime pour la énième fois d'une censure médiatique de fait. Pas plus tard que ce samedi, la retransmission en direct du défilé marquant la célébration du 49e anniversaire à notre souveraineté internationale a été interdite à la suite d'instructions données aux gendarmeries.

En seulement deux ans d'existence, Walf Tv, la chaîne de télévision du groupe de presse du même nom, caracole à la tête des sondages successifs. Pour autant, la télévision préférée des téléspectateurs sénégalais, voire de la diaspora sénégalaise, n'a de cesse de subir des entraves dans sa mission 'd'informer juste et vrai'. Pressions financières et fiscales, agressions de journalistes, convocations des responsables devant la justice, procès d'intention, censures d'émissions sont, entre autres, les différents sauts d'obstacles auxquels la télévision de Derklé fait face au quotidien.


Le dernier scandale en date qui a provoqué un tollé général dans l'opinion nationale et internationale est l'interdiction notifiée à l'équipe de Walf Tv proposée à la retransmission en direct du défilé du 4 avril d'arrêter le direct sans explications. Et cela au bout de dix-huit minutes de retransmission en direct au grand bonheur de ceux qui quotidiennement choisissent au Sénégal et à l'étranger Walf Tv pour s'informer. 'La retransmission en direct a été interrompue par les gendarmes sur décision des autorités au prétexte que nous gênions le signal de la Rts. Et que nous pouvions prendre le signal de la Rts', rapporte Mouhamed Papis Diaw, journaliste à Walf Tv, témoin oculaire lors de l'émission de télé-réalité Noko ndoundé , ce samedi. Son collègue Ousmane Sène, un autre journaliste présent sur les lieux, de compléter : 'Il n'y avait pas d'effet. Tout se passait bien. Alors que l'année derrière, les Libyens avaient déployé leurs paraboles sans gêne'.


Pour Ousmane Sène, cette censure médiatique qui ne dit pas son nom, n'est qu'une 'guerre que mène la Rts contre Walf Tv'. Modou Diouf, chef technique de Walf Tv, de marquer lui aussi son étonnement : 'Pourtant, la veille, après avoir réalisé l'émission Ataya en direct au stade Iba Mar Diop, nous avions l'autorisation de l'Armée, notamment la Dirpa d'installer notre matériel. A la Dirpa, on nous avait signifié qu'aucune télévision ne sera privilégiée sur une autre. Ainsi on nous a accordé pour la première fois douze accréditations au lieu des trois que nous avions habituellement', renseigne-t-il à une question de Ndèye Astou Guèye l'animatrice de l'émission Noko Ndoundé. Avant de balayer d'un revers de la main les justifications techniques livrées par le directeur de la Télévision de la Rts, Mamadou Baal, arguant d'un brouillage du signal de la Rts. 'Avec le matériel technique de dernière génération que nous avons, ce n'est pas possible parce qu'il est d'une haute précision. Plus de mille chaînes de télévisions pouvaient faire en même temps du direct', rectifie Mamadou Diouf, chef technique de Walf Tv.


Invité sur le plateau de l'émission Noko Ndoundé, le Président directeur général (Pdg) du groupe Wal Fadjri, Sidy Lamine Niasse a abondé dans le même sens que, le chef technique de Walf Tv. 'Avec les progrès technologiques, le brouillage dont on parle n'est pas possible. Ce qui me gêne, c'est que la Rts ne peut pas être juge et partie', rétorque-t-il. Pour le Pdg du groupe Wal Fadjri, dans cette affaire, c'est le jeu de la saine concurrence et le droit à l'information du public qui ont été violés. C'est la raison pour laquelle, dit-il , 'ce n'est pas un problème de Walf Tv, mais de la presse qu'on cherche à museler', non sans convoquer Lénine qui disait : 'A situation nouvelle, conscience nouvelle'.


D'autres citoyens et des journalistes ont eu à intervenir en direct pour condamner cet acte. Pour Abdourahmane Camara, directeur de publication de WalFadjri quotidien qui a précisé avant tout qu'il intervenait en tant que 'citoyen' : 'C'est le droit à l'information qui a été violé'. D'après lui, 'la réalité c'est que les gens avaient peur qu'il y ait des manifestations hostiles au président Wade'. A preuve, ajoute-t-il : 'Si tu vois les images du défilé, le public n'apparaît à aucun moment. C'est cela la réalité des faits'. De l'avis du directeur de publication de WalFadjri, ce que Walf Tv a fait dans l'émission Ataya, en montrant une image gaie de l'armée, des jeunes dynamiques, des filles de chez nous qui chantent et dansent, 'est une première'. D'après toujours le patron de Walf quotidien, 'les gens doivent se ressaisir. Et ils ne rendent pas service au chef de l'Etat si cela venait de la Présidence'.


Jean Meissa Diop, directeur de Publication de Walf GrandPlace, a embouché la même trompette. D'après lui, 'les explications données par le directeur de la Télévision ne sont pas convaincantes'. En écho, pour Tidiane Kassé, directeur de Publication de Walf Sport, cette interdiction de retransmission en direct 'pose, de façon large, le problème de la liberté de la presse'. Les erreurs commencent à être nombreuses à l'encontre des médias privés', déplore-t-il, non sans inviter l'Etat à rester à équidistance des médias publics et privés.

Mamadou Sarr

 


Source : Wal Fadjri, le 6 avril 2009.

 

 

 


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