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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 13:05

La CNUCED vient de choisir Tunis,  pour y lancer son rapport 2009 consacré aux TIC et à l’économie de l’information, le jeudi 22 octobre. Ce rapport lancé simultanément dans un certain nombre de capitales et villes notamment New York, Manchester, Helsinki et Bangkok a été mandaté par les Nations Unis à la Cnuced qui assure le secrétariat de la Commission des Nations Unis pour les sciences et technologies. L’objectif  est d’assurer, d’une façon générale, le suivi des recommandations du Sommet Mondial sur la société de l’Information.


Mongi Hamdi, directeur des sciences et technologies de l’information et de la communication au sein de la Cnuced, a présenté le rapport, en présence du, ministre tunisien des Technologies des Télécommunications, El Hadj Gley et Mohammed Bel Houcine, Coordinateur des l’ONU à Tunis.


Le rapport intitulé « Rapport 2009, sur l’économie de l’information ; tendances et perspectives en période de turbulences», met en évidence les politiques positives qui soulignent les opportunités considérables que les TIC peuvent présenter, essentiellement dans une  période marquée par les turbulences économiques. L’analyse élaborée par la commission De la CNUCED a démontré que « la réduction de la fracture numérique reste un défi de tout premier ordre pour le développement, l’écart de connectivité à l’Internet à haut débit (broadband gap), devient un handicap sérieux pour les entreprises de nombreux pays, notamment ceux moins avancés », a souligné M. Hamdi.


Faisant partie intégrante des analyses sur les TIC, les téléphones portables semblent être le seul élément capable d’embellir les chiffres des statistiques, notamment dans les pays les plus démunis, à savoir les pays africains. Dans son analyse, la commission de la Cnuced a souligné que « les téléphones mobiles continuent à se répandre et de nombreuses nouvelles applications ne cessent d’émerger ». Ainsi, on peut dire que les téléphones portables sont les seuls à pouvoir fournir « quelques observations positives ». Selon le haut responsable onusien, « les téléphones portables arrivent rapidement jusque dans les communautés les plus pauvres de la planète », et c’est grâce à cette arrivée rapide et massive que l’on peut désormais compter, à la fin de 2008, plus de 4 milliards d’abonnés  au téléphone mobile contre seulement 1,4 milliards d’abonnés en 2003.   


Cette croissance est bien évidemment plus forte dans les pays du Sud. Il  n’empêche que, parmi les pays les moins avancés, la pénétration du téléphone est passée de 2 à 20 raccordés pour 100 habitants au cours des 5 dernières années. L’une des régions les plus démunies de la planète, à savoir l’Afrique subsaharienne, connaît à son tour une évolution sur ce registre, puisque le rapport relève dix fois plus de connections au téléphone mobile  qu’au téléphone fixe. Le rapport aurait peut être oublié d’expliquer  cette croissance par l’absence de toute infrastructure, ce qui fait du téléphone mobile une nécessité plutôt qu’un luxe à intégrer dans ses statistiques.

Dans un autre contexte, bien qu’on ne soit  pas totalement sorti de la pauvreté, le rapport souligne qu’en dépit de la crise économique, la croissance du téléphone mobile semble se poursuivre. En Inde, indique-t-on, on compte 100 millions de  nouveaux abonnés, uniquement au titre des sept premiers mois de l’année en cours. Ce chiffre a poussé les rédacteurs du rapport à admettre que « le téléphone portable est devenu un outil essentiel pour la population ».


« Essentiel pour les populations », l’est aussi Internet. Mais, hélas, ce n’est guère le même degré d’expansion qu cet outil réalise en comparaison avec le téléphone portable.  « La facture du haut débit s’aggrave », c’est en ces termes que le rapport intitule son deuxième volet.  Même s’ « il est important de reconnaître que de nombreux pays en développement sont à la traîne dans d’autres domaines des TIC », le rapport déduit que l’écart demeure important concernant la connectivité à Internet haut débit. Ainsi, la probabilité pour une entreprise de se connecter au haut débit est 200 fois supérieure dans les pays développés que dans « les pays les moins avancés ». L’Afrique est, une nouvelle fois, la région la plus en retard. La majorité des régions en développement affichent un niveau d’accès de pénétration du haut débit 10 fois supérieure à ce qui existe dans le continent noir. Dans ce contexte, seulement cinq pays tirent leurs épingles du jeu, à savoir l’Egypte, la Tunisie, le Maroc, l’Afrique du Sud et les Seychelles.


La fracture que connaît le continent est d’autant  plus manifeste qu’elle concerne aussi « la fracture prix du haut débit ». Puisque le coût d’utilisation du haut débit tend à « être le plus élevé dans les pays les plus pauvres », souligne encore le rapport. Sur les 20 pays où les coûts d’accès au haut débit sont les plus élevés dans le monde, 14 sont des pays africains. Les tarifs dans ces pays dépassent en général 100 dollars par mois, par exemple, pour  l’accès mensuel à des services de haut débit. Au Burkina Faso, la moyenne dépasse les 1300 dollars, de même qu’en République Centre Africaine ou au Swaziland.


 Ce qui aggrave encore la situation, c’est la tendance qui admet l’existence d’une corrélation étroite entre le haut débit et le PIB. Puisque, souligne encore le rapport, les entreprises dans les pays où la connectivité est chère ou non disponible, souffrent d’un handicap évident face à leurs concurrents basés dans d’autres pays.


Le rapport de la Cnuced, même s’il  révèle tant de vérités, n’a pas présenté des recommandations susceptibles de constituer des « cartes de route » capables d’aider ces pays à dépasser cette situation voire même  l’améliorer. On parle de recommandations à partir de cette institution internationale, et pas de financements au profit de ces pays. 




Source : African Manager, le 22 octobre 2009.



       

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