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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 10:53

La brigade financière de Cannes vient de mettre le nez dans une bien drôle d'affaire. Durant le Festival du film, la ville du cinéma a servi de plaque tournante à une gigantesque escroquerie pilotée depuis la Côte d'Ivoire. Douze colis achetés frauduleusement ont été saisis par les forces de l'ordre. Mais l'affaire est, sans aucun doute, beaucoup, beaucoup plus importante. Et résonne au niveau international.

Cette vaste escroquerie est partie, comme souvent, d'Internet. Mais la méthode utilisée cette fois ne ressemble à aucune autre. Ici, pas de faux mails imitant des sites d'établissements bancaires. Pas de faux héritage. Tout repose sur un astucieux système de colis voyageur qui permet à l'acheteur et donc au destinataire d'être pratiquement impossible à identifier.


Le Festival de Cannes, étape idéale pour brouiller les pistes


Tout commence par un banal achat sur la toile. Grâce à des numéros volés de carte bancaire (lire par ailleurs), des personnes habitant la Côte d'Ivoire passent de multiples commandes en ligne : ordinateurs, pièces de voitures, téléphones... Bref, tout et n'importe quoi, du moment que l'objet a de la valeur et qu'il peut se transporter sans mal. Mais se transporter vers où au juste ? Car l'enjeu est évidemment de brouiller les pistes. Et de faire acheminer l'objet vers une adresse qui n'est pas celle du voleur sinon, autant dire que l'escroquerie n'aurait pas une espérance de vie très élevée...


C'est là qu'intervient Cannes. En plein festival, la cité est en ébullition. L'attention est portée sur le Palais. La ville devient donc un terrain de jeu idéal pour les escrocs...


La livraison des produits volés est prévue dans trois hôtels de la ville : deux sur le boulevard Carnot et un autre au Suquet. Le nom du destinataire des colis est toujours le même : Magalie Puvert.


La charmante dame a, en effet, réservé, au même moment, une chambre dans les trois établissements ! Mais évidemment, la soi disant Magalie Puvert ne viendra jamais.


Quelques jours avant le festival, elle passe un coup de fil : « Je suis retenue en Espagne. Pouvez-vous annuler ma réservation ? Cependant, veuillez m'excuser, mais j'avais prévu de me faire livrer quelques objets. Ils vont arriver prochainement. Serait-il possible, qu'en utilisant mon numéro de carte bancaire, vous me les transmettiez en Espagne ? »


Ni les banques, ni les sites n'ont les moyens de faire les recherches


Dès lors, si tout s'était déroulé comme prévu, les colis seraient aussitôt repartis. Arrivés dans la péninsule ibérique, rebelote. Hôtel annulé. Nouveau départ pour un autre pays. Et ainsi de suite. Après plusieurs destinations, direction, enfin, la Côte d'Ivoire.


L'acheteur peut alors profiter en toute sérénité du bel arrivage. Car ni les banques dont les clients ont été victimes du vol de leur numéro de carte, ni les sites abusés n'ont les moyens d'effectuer les recherches sur tout le parcours. La partie des escrocs est gagnée. Ce qui est sans doute le cas la plupart du temps. Car, cette fois, l'histoire a pris un autre chemin. Deux des trois hôtels devant accueillir Mme Puvert sont gérés par la même personne. Dès lors, quand les deux réservations ont été annulées et que les mêmes colis ont été reçus, elle a alerté la brigade financière. Les forces de l'ordre ont ainsi pu saisir douze boîtes. Une infime partie du réseau, à les entendre.


L'audition future d'une jeune Cannoise devrait d'ailleurs rapidement le prouver. Cette dernière, Agnès, a répondu, durant cette même période du festival, à une annonce d'emploi en ligne. Le travail consistait à recevoir des colis et à les renvoyer vers un pays étranger. Tout porte donc à croire que les deux affaires sont liées. Tout porte aussi à croire que beaucoup d'autres histoires de ce type vont suivre...


 

Source : Maville.com, le 19 août 2009.


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